sept. 26, 2024

Parvovirus B19

On observe une épidémie d’infections à Parvovirus B19 depuis l’automne 2023 en Suisse ainsi que dans d’autres pays d’Europe (1). Cette épidémie était encore très active au printemps 2024, et semble actuellement sur la pente descendante (voir graphique).

Les cas récents découverts concernent des séroconversions qui ont eu lieu au printemps. Bénigne chez les enfants, la primo-infection au Parvovirus B19 peut être grave chez les foetus.

L’identification précoce des femmes enceintes ayant fait une primo-infection est primordiale pour un suivi adapté du foetus au cours de la grossesse.

 

 

Virologie

Agent pathogène : Parvovirus B19, famille Parvoviridae, genre Erythroparvovirus. Tropisme particulier pour les précurseurs érythroïdes de la moëlle osseuse.

 

Transmission

- Réservoir : strictement humain

- Transmission :

  • Directe via gouttelettes respiratoires infectées
  • Materno-foetale
  • Par transfusion sanguine

 

Tableau clinique

  • Incubation : 6 à 14 jours en moyenne
  • 1ère phase : asymptomatique, ou syndrome pseudo-grippal aspécifique
  • 2ème phase : rash cutané typique débutant au visage (aspect en paire de claques) et/ou arthralgies. 30% des personnes infectées peuvent être totalement asymptomatiques mais néanmoins contagieuses
  • Contagiosité : 3 à 6 jours avant la survenue du rash / arthralgies, s’arrête lors de son / leur apparition

Evolution :

  • Spontanée sans séquelles en une dizaine de jours
  • Complications : en raison du terrain (foetus, personnes immuno-déprimées ou porteuses d’anomalies constitutionnelles de la membrane du globule rouge)

 

Grossesse

- Conséquences fœtales :

  • Surviennent lors d’une primo-infection maternelle acquise pendant la grossesse
  • Sévérité dépendante de l’âge gestationnel auquel cette infection est contractée
  • Pas d’effet tératogène direct du virus

- Délai entre la survenue d’éventuels signes cliniques maternels et l’apparition d’anomalies échographiques peut s’étendre jusqu’à 12 semaines, rendant un suivi échographique régulier et prolongé nécessaire

- L’immunité acquise au décours de l’infection est solide et durable, cependant 50% des femmes enceintes non immunisées pour le Parvovirus B19, les exposant donc à des potentielles conséquences fœtales en cas de primo-infection

Diagnostic biologique : repose sur la sérologie (IgG et IgM), et la PCR dans certains cas (après dialogue clinico-biologique)

En pratique : sérologie à réaliser le plus rapidement possible en cas de contage ou lors d’éventuels signes fonctionnels

 

Références

1 Eurosurveillance: https://www.eurosurveillance.org/content/10.2807/1560-7917.ES.2024.29.25.2400339